J’ai été témoin du beau temps, j’ai été témoin de la belle époque, témoin de cette époque de jadis ou sur un terrain de football l’hymne et le drapeau symbolisaient vaincre ou périr.

Oui ! Mon frère ! Hier a vécu, et il s’en est allé avec toutes les valeurs qui faisaient de l’homme le frère de l’homme, ces valeurs qui faisaient du fils le fils de son père et de l’enfant celui de la nation. Notre football depuis chancelle ; menacée de déchirement.

Mon frère, je suis anxieux et angoissé.

Je suis anxieux parce que sur le terrain de football le frère n’est plus, dans la même équipe, le frère de son frère.

Je suis anxieux parce que mon frère ce footballeur n’a plus foi en lui-même, esclave soumis au macoumba, la force occulte.

Je suis anxieux parce que la sélection s’effectue moyennant finances.

Oui ! Mon frère notre football chancelle, menacé de déchirement car la nuée de rapaces qui l’a pris dans ses serres ne le lâchera pas sans avoir assouvie leurs instincts sordides ; conjuguant l’incompétence à tous les temps, à toutes les personnes de l’indicatif.

Je suis surtout anxieux pour cette nation qui engloutit tant d’efforts, la sueur du contribuable, le labeur des innocents, dans le confort des inconscients.

Je suis anxieux et angoissé.

Angoissé en voyant ces irresponsables fièrement s’exhibés après un cinglant deux à zéros infligés à l’espoir de la nation.

 

Oui ! Mon frère à faire de la honte un dîner, notre football ne dormira pas le ventre creux ; car le manque de résultat n’est jamais sanctionné, alors pourquoi s’en faire.

Je suis angoissé : le football dans mon pays est dans cet état morbide caractérisé par un assoupissement profond ne laissant subsister que les fonctions de circulation et de respiration que l’homme médecine qualifie de coma.

Oui mon frère mon football a perdu sa sensibilité qui entravé sa motricité détruisant du coup sa conscience.

Je suis angoissé mon frère, le contentisme a érigé la médiocrité en système de valeur. Eternelle perdant, je me contente de cette place que les autres ont abhorrée.

Je suis angoissé mon frère ! à la vue de tous ces pauvres qui s’évanouissent dans les gradins devant tant d’insouciances et de négligences.

Oui ! Mon frère anxieux et angoissé, j’ai vu des couronnes de laurier tressé auréoler la tête de pâles guerriers sans âme chevauchant la honte dans un stade en délire. Le père de l’indépendance s’en est retourné dans la tombe.

Médiocrité ! Oui ! Mon frère, mon football organise un championnat national sans faire confiance à ses animateurs de la saison sportive car ils  n’ont pas d’histoire. Et ceux qui nous arrivent de dernière l’eau sont source de désespoir.

Je suis anxieux et angoissé mon encadrement ne connait pas ce verbe qui caractérise les hommes honnêtes, courageux, intègres, ambitieux : DEMISSIONNER.

Notre devise se résume en perdre chez nous et courir après le nul chez l’autre ! N’deisane !

Que dire ? Que faire ? Ou allons nous nous laver ? Ou allons nous nous sécher ?

Lorsque l’urgent a raison du prévu, le contentisme nous tient et la médiocrité ne nous lâche plus. Pauvre  supporteur porte ta croix « DON KA DJAN A SE BALI TE » ! La lutte de clans qui mine ton équipe national sera, un jour aussi loin soit-il, le fossoyeur de la mafia qui a pris en otage ton football.