Elle n’est pas une pensée philosophique.
La pauvritude n’est pas un courant littéraire.
La pauvritude est un constat, le constat amer d’une attitude, d’un comportement.
Frappé dans son esprit par les colonisations : Arabe et Occidentale, l’Homme africain au sud du Sahara a perdu conscience de lui-même en lui-même. N’ayant plus confiance en son savoir être et savoir faire avant le contact avec l’envahisseur, il s’est enrichi de la culture du maître pour devenir pauvre de sa propre culture.
Au Mali, la pauvritude est une brume opaque qui couvre tous les aspects de la vie jusqu’à nous faire perdre le comment dénommer les jours du bout de bois : D?G?-KUN, le grand jour du marché, la fête foraine ou foire hebdomadaire.
Hé oui ! Chaque localité avait sa manière de décompter les jours à partir de ce grand jour. Ainsi Bina l’ancêtre nommait les jours du bout de bois :
KOBA-DON : Lundi
KO-DON : Mardi
KUNUN-DON: Mercredi
BI-DON: Jeudi
SINI-DON: Vendredi
KENIN-DON: Samedi
KARI-DON: Dimanche
Bina l’ancêtre très observateur déterminait les périodes de son existence en fonction de l’évolution de la nature qui l’entourait.
En Janvier les herbes prennent une teinte ocre tendant au rouge. C’est pourquoi il appelait les différentes périodes :
Bina blen : Janvier
Kungo-J? : Février
Taraba : Mars
Kungo-blen : Avril
Dabata : Mai
W?si Wara : Juin
Karif? : Juillet (Un kari=flan kulu 3=kari kelen)
Dababla : Août
Tulafin : Septembre
Nk?mici : Octobre
N?n?ba : Novembre
Kolinkolin : (Kulen) Décembre
Bina l’ancêtre précisait aussi les saisons en :
Tlema ou kaul? : Eté
Fon?n? : Hiver
Fob?nda : Printemps
Samiyan : Automne.
Le Mali est un pays de culture disent les intellectuels qui, malheureusement sont les pires freins au rayonnement culturel du pays parce que ce qui se dit et se fait au nom du plus grand nombre est exprimé dans une langue inaccessible à tous.
Après des investigations auprès des précurseurs de l’écriture Nko, je reste convaincu que d’autres partageant mon souci amélioreront les recherches pour la promotion de la culture du Mali.
GaMako